C’est devant une cinquantaine de spectateurs, chefs d’entreprise et représentants d’organismes locaux mélangés, que Michel Antoine, trésorier de la CCI remplaçant un Jacky Thoonsen excusé, a ouvert l’édition 2024 du point conjoncture économique régionale de la Banque de France.
Rappelant les crises successives auxquelles les entreprises ont dû faire face, celui-ci s’est montré très curieux des chiffres et autres annonces perspectives qu’Yves Attal, le directeur départemental de la Banque de France, allait pouvoir faire. Nicolas Cousin, le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat (coorganisatrice de l’événement), évoquait pour sa part « la fin du quoi qu’il en coûte » et « le moment venu de rembourser les prêts garantis par l’État », tout en se montrant confiant en l’avenir du fait de la bonne tenue de l’apprentissage et de la baisse des coûts de l’énergie.
Lors de sa prise de parole, le directeur de la Banque de France a confirmé plusieurs bonnes nouvelles, comme la chute de l’inflation vers les 2 %, « ce qui est la cible de la Banque centrale européenne (BCE) » en 2025 ou la prévision d’un retour à une croissance plus forte dès 2025 (1,5 %) pour la France, meilleure économie européenne devant l’Allemagne avec 0,9 % en 2023 (et une prévision de 0,9 corrigée la veille au soir par le Gouverneur de la Banque de France à 0,8 pour 2024). Cette croissance devrait être boostée par l’augmentation des salaires – et, par conséquent, du pouvoir d’achat – des salariés, « dont l’influence arrive mécaniquement un an après les hausses des prix ».
Perspectives intéressantes pour l'industrie, inquiétudes pour la construction
Pour autant, le tableau n’est pas globalement idyllique au niveau national. Les chiffres ont montré que si l’industrie et les services devraient rebondir en 2024 de +1,4 % et + 4,3 % avec des investissements à la hausse, après un repli en 2023 (respectivement de -1,9 % et -4,5 %) par rapport à 2022, la construction (plus particulièrement le gros œuvre) devrait de nouveau subir les contrecoups des crises qui affectent toujours la commande publique et le marché de l’immobilier : 2024 marquera ainsi un recul de 6,8 points par rapport à 2023 (qui marquait déjà une perte de 7,5 % par rapport à 2022) avec des investissements à la baisse.
Des indicateurs que l’on retrouve également au niveau régional, avec une « reprise sensible » et « une rentabilité encore maintenue », selon les termes de Linda Calofer, directrice départementale adjointe. L’amélioration de la rentabilité est même attendue par 45 % des industriels.
JO, un effet à long terme
Concernant le nombre de créations et de défaillances d’entreprises, les taux sont revenus en Région et dans l’Indre à ceux d’avant Covid, ce qui incite ainsi à un optimisme prudent de la part de la Banque de France. A l’issue de la conférence, à la question posée sur l’impact attendu des Jeux olympiques, Yves Attal s’est montré plutôt réservé. « En termes de PIB, le Gouvernement a annoncé que les JO n’auraient pas un impact très fort. Mais cette exposition mondiale des savoir-faire et des sites français pourrait booster l’attractivité des territoires qui accueillent les épreuves à plus long terme », a-t-il indiqué.
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