Il y a presque trente ans, en 1994, naissait la marque La Halle Vêtements. Prolongation de la marque La Halle elle-même créée en 1983 à Châteauroux et dont les bâtiments étaient situés boulevard d’Anvaux, cette nouveauté s’accompagnait de la construction d’un immense bâtiment logistique sur la zone de la Malterie I à Montierchaume.
C’était alors l’âge d’or de la mode et du prêt-à-porter, une période intense pour la marque castelroussine qui allait compter jusqu’à plus de 500 magasins et un second entrepôt logistique à Issoudun, avant de connaître un certain déclin, avec la fermeture de 40 % des magasins et plusieurs plans sociaux difficiles à subir pour les Indriens.
Le groupe Vivarte, qui présidait aux destinées des deux entités (chaussures et vêtements), a failli entraîner ses marques dans sa chute. Si le dépôt logistique d’Issoudun n’a pu être sauvé, le site historique de Montierchaume a été repris courant 2020 par C-LOG, filière Supply-Chain du groupe breton Beaumanoir qui possède plusieurs autres marques bien connues : Cache-cache, Bréal, Bonobo, Caroll, Morgan et la petite dernière depuis 2022, Sarenza.
Sur les 198 CDI qui travaillaient alors sur la Malterie, 156 avaient été conservés. Trois ans plus tard, la situation s’est améliorée et semble se stabiliser malgré un marché qui traverse difficilement l’inflation actuelle et peine à se remettre des habitudes de consommation prises par les clients lors de la crise sanitaire.
Dès l’officialisation du rachat, C-LOG a entrepris une profonde restructuration du site de 42 000 m² (dont 10 000 m² en mezzanine), « un bâtiment logistique imposant qui se modernise » selon Sébastien Goulet, le directeur local depuis septembre 2022. L’an passé, une trentaine d’embauches (principalement des agents logistiques) ont été réalisées pour accompagner la remontée en charge, ce qui a porté les effectifs à 180. Engagé dans un principe d’amélioration continue qui tend vers l’excellence opérationnel, le site continue à se restructurer patiemment.
Restructuration et consolidation
Début 2023, une troisième équipe, aux horaires nocturnes, a été relancée pour faciliter « le réapprovisionnement des zones de préparation et optimiser les activités de jour » (équipes matin et après-midi). Réalisée au printemps dernier, la mécanisation du hall de réception des colis de marchandises, avec le collage automatisé de QR Code sur chaque emballage et le triage robotisé par lecture optique, a permis d’optimiser la productivité.
Aujourd’hui, le site Indrien permet ainsi le stockage de 5 à 7 millions de pièces et fait transiter 35 millions de pièces par an (réception et expédition). « L’objectif du site est d’accompagner de manière optimale la montée en puissance de La Halle. L’une de nos priorités est donc la satisfaction de notre client. Ce que nous mettons en place tend à rendre possible cela, tout en étant attentif à nos collaborateurs. Nous avons la particularité d’avoir une pyramide des âges avec des employés expérimentés qui connaissent bien le site. Certains ont même connu les entrepôts André. Notre souhait est de les impliquer dans la bonne marche du site au travers le Lean Management, le management visuel (via la méthode SQCDP), etc... Cet outil permet de mesurer la performance de l’entreprise grâce à différents critères clés tels que la sécurité, la qualité, les coûts, le délai et la productivité. Cette communication ouverte entre le management et le terrain nous offre également la possibilité de faire participer les agents de chaque pôle aux principes d’amélioration à apporter pour développer l’activité », explique Sébastien Goulet.
De nouveaux investissements à venir
De futurs investissements sont à l’étude pour franchir un nouveau cap. L’entreprise s’attache à analyser calmement la situation pour faire les meilleurs choix possibles. Le directeur poursuit : « Notre client est en pleine renaissance, dans un secteur en régression et hyperconcurrentiel. Notre but est donc de continuer à reconstruire et à restructurer les deux entités en bonne intelligence. Les prochains investissements seront faits en fonction de l’évolution du site, de la marque et du marché. »
« C’est une des raisons pour lesquels nous analysons le plus finement possible les secteurs où il nous faut investir. Nous ne voulons pas nous précipiter ni partir dans tous les sens. Certains axes ont déjà fait l’objet d’études, mais rien n’a pas encore été figé. Une chose est sûre : l’automatisation des tâches ne se fera pas au détriment de l’humain, qui est une des valeurs fortes du groupe Beaumanoir », conclut le directeur du site.