Dans les années 1980-90, Muriel Hermine a été une grande championne de natation synchronisée, deux fois finaliste aux Jeux Olympiques (7e à Los Angeles en 1984, 4e à Séoul en 1988) et douze fois championne de France, quatre fois championne d’Europe et 3e aux Mondiaux en 1986. Ce que l’on sait moins, c’est que cette réussite marque une fêlure à l’origine de son implication auprès des jeunes générations. « En quelque sorte, je suis moi aussi une décrocheuse du système scolaire. J’ai dû choisir entre le sport de haut niveau et les études, alors que j’avais 15 ans à peine et que je venais d’entrer au lycée à Tours. Bien des années après, je me suis rendue compte combien il était dur d’entrer dans la vraie vie active sans diplôme ni formation. J’ai donc voulu venir en aide aux jeunes qui s’étaient mis en marge de l’école ou qui en étaient sortis sans rien, parfois à cause de situations familiales compliquées, au travers de l’association J’ai un rêve que j’ai créée en 2003 », confie-t-elle.
Depuis 2019, cette association porte L’Académie des Passions, un dispositif destiné à « raviver la petite boule d’énergie que les jeunes ont au fond d’eux, à leur rendre de l’estime de soi, à mieux gérer leurs émotions et à révéler leur vrai potentiel ». Depuis cette date, l’Académie des Passions a été régulièrement intégrée comme première brique du dispositif Prépa Apprentissage organisé conjointement par la CCI Indre et la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) Centre-Val de Loire Indre.
L’objectif est de les booster, en les faisant parler des raisons pour lesquels ils ou elles ont décroché, de leur apporter une autre vision d’eux-mêmes. Ces jeunes âgés de 14 à 26 ans, inscrits dans des structures d’insertion en zones rurales ou dans des quartiers prioritaires Politique de la Ville (QPV) ou bien encore issus de l’immigration, sont sélectionnés en amont par les conseillers CCI (Bérenger Trompesance) et CMA (Nadia Moussaoui) pour leur volontarisme, leur motivation, leur désir d’apprendre et leur volonté de s’en sortir.
Les coaches de L’Académie leur font passer différents tests de personnalité, pour mieux cerner leurs points forts et leurs faiblesses, avant de leur proposer un travail de fond avec un mentor issu du monde professionnel, formé à l’accompagnement de ces publics, et choisi en fonction des envies de carrière des jeunes.
Divers ateliers, à base de sport, de rendez-vous autour de la culture et du digital, vont permettre aux jeunes de s’extérioriser, de se (re)découvrir, de faire émerger leurs talents naturels et d’intégrer les codes du savoir-être. « On est là pour lever des voiles de conscience. Notre but n’est pas de faire de ces jeunes des employés, mais des adultes responsables de leurs choix » poursuit l’ex-championne. Après une semaine en présentiel, il est proposé à ces derniers un suivi régulier allant d’un à six mois, en distanciel. Libre aux jeunes de l’accepter ou de changer de voie.
Au vu des sourires des huit jeunes qui ont participé à cette semaine de reconstruction de leur personnalité, on peut supposer qu’ils se sont épanouis au contact de ces adultes qui leur tendent la main et leur font prendre conscience qu’ils ont le potentiel pour réussir dans la vie.
Les conseillers CCI et CMA vont continuer à les accompagner dans le cadre de la Prépa Apprentissage pour les aiguiller dans quelques jours, quelques semaines ou quelques mois selon les cas, vers une nouvelle formation initiale ou en alternance.
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