436 hectares, dont 150 dédiés à la seule évolution des quelque 1 500 animaux du monde entier qu’elle abrite, voici la superficie de la réserve naturelle de la Haute-Touche, entre Azay-le-Ferron et Obterre. Un véritable écrin de nature préservée où les espèces les plus rares se côtoient soit en partageant dans des enclos spacieux comme les zèbres, les autruches et les watusis, soit en vivant tranquillement dans des espaces qui leur sont propres et aménagés selon leur habitat naturel.
Entre safari voiture et visite à pied
Le plus vaste parc zoologique de France permet ainsi de « favoriser la rencontre de l’humain avec l’animal », selon les termes d’Anthony Ciréfice, directeur du site depuis mars 2023. Celui qui fut soigneur animalier dans le zoo de Thoiry (Yvelines) à ses débuts il y a une vingtaine d’années n’est ainsi pas dépaysé par un début de visite façon safari voiture, où l’on passe au milieu des espaces de vie des cervidés, avant d’enchaîner ensuite par un parcours à pied plus habituel entre les enclos où résident des espèces aussi diverses que le tigre de Sumatra, les markhors, les pandas roux, les suricates, les loups de Mc Kenzie, les pélicans frisés, les cabiais (ou capibaras), les cigognes, les outardes canepetières ou les cistudes d’Europe…
Emerveiller et émouvoir pour sensibiliser
Si le parc offre une vision spectaculaire et pédagogique de la biodiversité, dans le but d’émerveiller et d’émouvoir petits et grands pour mieux les sensibiliser à cette problématique, il concilie cette vocation avec le respect des animaux. L’accueil de plus de 120 espèces au sein de la Réserve implique ainsi une grande diversité de régimes alimentaires, de modèles de reproduction, d’organisations sociales, ainsi qu’une attention adaptée aux besoins et à l’histoire de chaque spécimen. Un soin tout particulier administré au quotidien par la quarantaine d’employés du site, dont une moitié de soigneurs et vétérinaires.
Toujours dans cette optique, l’arrivée récente d’une nouvelle colonie de babouins de Guinée, « une espèce pas encore trop menacée mais dont le territoire – déjà peu étendu par rapport à ceux de leurs congénères d’Afrique du Sud par exemple – se réduit progressivement à cause de l’homme » selon Anthony Ciréfice, a été l’occasion de la création d’une nouvelle île artificielle, pour un coût de 700 000 € financé par le mécénat d’entreprise (ici, par le Crédit Agricole Centre-Ouest et le Groupe Crédit Agricole).
Sauvegarder les espèces menacées
La sauvegarde d’espèces est également une des actions quotidiennes de la Réserve, qui fait partie des sites gérés par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) au même titre que la station marine de Concarneau, la ménagerie-zoo du Jardin des Plantes et le Parc Zoologique de Paris (plus connu sous le nom de zoo de Vincennes). Son laboratoire mène des travaux sur la mise au point de techniques de procréation assistée, notamment pour les cervidés.
Le site s’investit aussi dans des programmes conservatoires d’espèces locales comme l’outarde canepetière ou la cistude d’Europe, qui font l’objet de réintroduction en milieu naturel. La Haute-Touche est enfin à la tête de la coordination du programme d’élevage européen (EAZA Ex situ Program) des dholes, un canidé d’Asie très menacé par la dégradation de son habitat naturel.