Vendredi 1er juillet, à 18 heures, c’était la foule des grands soirs sur la zone aéroportuaire de Châteauroux-Déols à l’occasion de l’inauguration en grandes pompes de la « Cathédrale », le hangar d’une superficie de 8 520 m² et de 36 mètres de haut, dédié à la maintenance des gros porteurs jusqu’à l’Airbus A380. Réalisé par l’architecte Jacques Calvo et financé par la Région Centre-Val de Loire, propriétaire et gestionnaire de l’aéroport Châteauroux-Centre, ce bâtiment évoqué la première fois en 2007 par Michel Sapin, alors président du Conseil régional, a finalement été construit en dix-huit mois entre 2019 et 2021.
Après que le nom de son locataire, Vallair Group, a été dévoilé par la collectivité régionale, l’activité a démarré au printemps avec la maintenance de plusieurs avions, deux Airbus A330 en cours de rénovation étant présentés dans les lieux, deux autres étant déjà en attente sur le tarmac de l’autre côté des immenses portes.
L’inauguration officielle s’est donc déroulée en présence de François Bonneau, Président du Conseil régional Centre-Val de Loire, de Dominique Roullet, Vice-Président de la Région et Président de l’aéroport, de Grégoire Lebigot, CEO de Vallair Group (200 employés en France et au Luxembourg, dont une soixantaine à Châteauroux), et de Stéphane Bredin, préfet de l’Indre.
Chacun a fait part de sa satisfaction d’avoir vu aboutir un projet d’une telle envergure : les chiffres de 1 700 tonnes d’acier et 4 200 m3 de béton ont retenu l’attention du parterre de quelque 600 invités, parmi lesquels figuraient notamment la sénatrice Frédérique Gerbeaud, les députés Nicolas Forissier et François Jolivet, Gil Avérous, président de Châteauroux Métropole, Jacky Thoonsen, 1er vice-président de la CCI, Christian Bodin, président de l’Agence d’attractivité de l’Indre, ainsi que les actuel et ancien directeurs de l’aéroport, Didier Lefresne et Mark Bottemine.
Dominique Roullet a notamment insisté sur le fait que ce chantier de près de 25 M€ avait « créé des heures de travail pour onze entreprises de l’Indre, deux d’Indre-et-Loire et une du Rhône », qu’il s’appuyait « sur un projet industriel robuste, capable à la fois d’absorber le loyer demandé (entre 800 et 900 k€) et de créer des emplois » et que « le retentissement de cette opération allait apporter une attractivité supplémentaire au territoire de l’Indre ».
Un bâtiment déjà fort occupé
Grégoire Lebigot, qui a rappelé l’attachement de Vallair à l’agglomération castelroussine où l’entreprise a été créée il y a un peu plus de vingt ans, a abondé dans ce sens en évoquant « un carnet de commandes plein jusqu’à la fin du premier semestre 2023 » et la création envisagée « de 250 emplois sur les cinq prochaines années » pour mener à bien les quatre volets de l’activité aéronautique des lieux : la maintenance d’aviation civile privée, celle des avions de compagnies aériennes, celle des avions gouvernementaux (armées) et enfin les « modifications majeures, c’est-à-dire la conversion, le rétrofit et le changement de cabines ».
Outre ses dimensions hors normes*, le site castelroussin sera le premier en France à permettre la conversion des avions de ligne passagers en avions cargo, destinés notamment à l’explosion du recours à l’e-commerce. « L’innovation fait et a toujours fait partie intégrante de l’ADN de Vallair. Il s’agit également du tout premier programme de conversion de fret « made in France » pour un gros-porteur type A330-300 classe E, qui entrera en service après l’été et 10 000 heures de travail y compris la maintenance de l’aéronef, celui-ci pouvant transporter à l’issue de sa transformation jusqu’à 60 tonnes de marchandises sur 360 m² de superficie en deux ponts. Vallair est fier d’être le fer de lance de ce processus efficace et de pointe dans le cadre de sa réindustrialisation de l’aviation dans la région », s’est félicité le Pdg qui a associé UUDS Aéro Group, en partenariat avec Regio Lease et Deucalion Aviation Limited, à cette nouvelle importante dans le monde de l’aéronautique, les conversions se pratiquant jusqu’ici quasi exclusivement en Asie du Sud-est. Pour l’entreprise spécialisée dans les avions matures, cette nouvelle activité ouvre de formidables perspectives à l’heure où le trafic aérien retrouve son niveau d’avant-crise sanitaire.
* Capable d’accueillir jusqu’à cinq avions de type Airbus A320, le hangar est visible depuis la départementale reliant Châteauroux à Blois, et a nécessité la construction d’une nouvelle tour de contrôle, plus haute de 14 mètres et plus avancée par rapport à l’ancienne qui datait de la base de l’OTAN, afin que les contrôleurs puissent voir le bout de la piste.